Cela faisait à peine deux jours que Ceres était arrivée à cette école, et elle avait beaucoup de mal à s'y habituer. Plus sauvage que jamais, c'était à peine si elle adressait la parole aux autres élèves, et ne laissait pas une seule occasion de côté pour éloigner le monde d'elle...Sa haine n'avait pas du tout disparue, bien au contraire, elle était plus intense que jamais. S'il y avait une chose qu'elle détestait, c'était qu'on lui demande qui elle était, d'où elle venait, qui était sa famille...C'était le secret qu'elle gardait au fond de son âme, étant persuadée qu'il n'était pas racontable. Elle ne s'étendrait donc jamais sur sa vie, même avec quelqu'un qu'elle connaissait bien. Elle était solitaire, et elle comptait le rester.
En rentrant dans les douches, elle poussa en premier lieu un long soupir. C'était une pièce normale, des douches...Elle avança un peu plus, et posa lourdement ses affaires sur un banc, en s'asseyant dessus. Allait-elle faire une douche ou bien rebrousser chemin? Elle n'en était pas encore certaine...Elle opta tout de même pour prendre une douche bien méritée. Elle prit une serviette et l'enroula autour d'elle pendant qu'elle se déshabillait. Une fois qu'il n'y eut plus que sa serviette sur elle, Ceres poussa de nouveau un long soupir, en repoussant légèrement sa longue chevelure noire. Elle ouvra une cabine de douche, mais elle fini par voir qu'il y avait plusieurs baignoire qui lui tendaient les bras...Ne résistant à pas à la tentation, Ceres commença à faire couler l'eau dans l'une d'elle, et s'assis sur le rebord. Elle commença à chantonner légèrement, ses pensées étant toutes tournées vers son jumeau. Tandis que ses pieds baignaient à présent dans l'eau, elle laissa couler une larme le long de sa joue droite, et murmura, d'une voix faible et presque brisée:
" Shuro..."
La douleur, elle ne parvenait pas encore à mettre des mots dessus, et elle était donc dans une grande confusion. Se maudissant elle même d'avoir encore versé une larme, chose qui, pour elle, n'avait pas de sens, elle frappa une paroi de cabine, celle qui était la plus proche de sa main. La colère se lisait dans ses yeux, elle en avait assez d'être aussi affaiblie. En rentrant dans l'eau, elle soupira. Il n'y avait rien ni personne qui pouvait se prétendre capable d'apaiser sa colère...Parce qu'elle faisait partie intégrante d'elle...
Doucement, Ceres posa sa tête sur le rebord de la baignoire. La chaleur l'avait complètement envahie, et elle fut prise d'une soudaine somnolence...Tout s'effaçait autour d'elle, et elle se permis alors de fermer doucement les yeux...Le sommeil avait été le plus fort cette fois.